Choisir Un Avion De Combat, C’est Définir Une Ligne Stratégique

Le Conseil fédéral a décidé que le 100% du prix d’achat devait en principe être compensé en Suisse (garantie d’Etat à Etat). Les décisions prises jusqu’ici par le Conseil fédéral dans le cadre du projet d’acquisition du prochain avion de combat et d’un nouveau système de défense sol-air s’inscrivent dans cette ligne. Le Conseil fédéral est convaincu que les affaires compensatoires permettent aux entreprises suisses d’accéder à un savoir-faire et aux marchés pertinents. Afin de garantir la transparence autant que possible, ces affaires compensatoires seront répertoriées dans un registre consultable par le public. Autrement dit, nous aurons une limitation de choix principalement due au montant total qui nous impose un nombre d’équipement limité et certainement pas les plus onéreux. Par contre, la provenance des futures systèmes aura un double impact. D’une part, il aura une influence sur les partenariats en matière d’entraînement de nos soldats en Europe et/ou aux USA voir Israël et le second concernera les rapports industriels et le développment du marché pour notre industrie civiles. En effet, la résultante du choix ne sera pas la même, si nous choississons le tout européen ou américain ou bien, si nous optons pour un mixte USA/Europe/Israël. Là encore le choix aura une raison stratégique qu’il faut définir et qui aura impact au niveau militaire certes, mais surtout au niveau de notre économie.

« Une corruption mondialisée ». C’est en ces termes que Rahul Gandhi, président du Congrès, le principal parti d’opposition, a décrit vendredi l’accord sur les Rafale. Une députée appartenant elle aussi au parti du Congrès a également fustigé les termes de l’accord dans la presse, accusant le gouvernement de Narendra Modi de « copinage », aux dépens du secteur public. Le Congrès affirme en effet que l’Inde a conclu l’achat des 36 Rafale à la France à un prix par avion trois fois supérieur au prix négocié en 2012, lorsque le parti de Rahul Gandhi était encore au pouvoir. La raison de cette différence, selon ce dernier : le gouvernement Modi a choisi le conglomérat Reliance, dont le PDG est réputé proche du Premier ministre, comme partenaire indien avec l’avionneur français Dassault dans l’accord. A la place du groupe aéronautique public indien HAL prévu au départ. Selon la presse indienne, le groupe Reliance aurait également signé en janvier 2016 accord pour co-produire le film Tout là-haut avec l’actrice et productrice Julie Gayet, avion de chasse compagne de Francois Hollande à l’époque. Deux jours plus tard, le président Français signait à New Delhi un protocole d’accord sur la vente des 36 Rafale à l’Inde.